L’Université de Montréal ; superbe bâtiment art déco, université renommée, campus
gigantesque, mais c’est aussi quatre prémolaires et quatre dents de sagesses qui
m’ont été extirpées avec lenteur et précision par les étudiants finissants en
chirurgie dentaire… mauvais
souvenirs...
J’avais oublié ce bâtiment et mes gencives étaient guéries depuis longtemps...
Quand un
jour, sur un forum quelqu’un a publié l'article de la journaliste Peggy
Curran de The
Gazette.
Elle
levait le voile sur plusieurs mystères de cette tour : son contenu, son
origine, son usage. Selon son article, quelques visiteurs
spéciaux dont elle, ont visités la tour lors du 125e
anniversaire de l’établissement en compagnie du gardien Gino Cacchionne. Ce
dernier les a guidé à travers cette périlleuse montée.
C’était à l’été 2004.
VENDU! Il faut aller
faire un tour en haut! Mais avant, il faut commencer les recherches pour
trouver le chemin qui mène au sommet, comme le
bâtiment est vaste ce ne sera pas si simple.
Première trouvaille dans les recherches; ce dessin, acheté au CCA :
Un œil attentif remarquera que la tour siège au dessus du 8e
étage, les coupes B-B et C-C montre un escalier en tire-bouchon qui
s’étire tout au long du corps central de la tour. Ensuite une échelle
en fer de 40’ mène à la coupole. En bonus, nous devons accéder à l'ascenseur! Beau défi!
Assez
d’architecture, maintenant, il faut aller sur le terrain!
Selon les plans, il faut trouver un moyen d’atteindre par les derniers
étages du pavillon Roger-Gaudry, un escalier en tire-bouchon de 123’ de haut
situé au coin Sud-est du bâtiment. N'oublions pas que nous ne pouvons pas demander des renseignements
au comptoir…. L’ascenseur n'est probablement
pas accessible à tous, partons à la recherche.
En montant l'escalier en tire-bouchon...
Je ratisse les 7e et 8e étage,
j’emprunte toutes les cages d’escaliers jusqu’en haut à la recherche du
chemin... Je n’arrive pas à atteindre les coins sud sous la tour; la
bibliothèque bloque l'accès, d’autant plus qu’elle est fermée et je n’ai pas
de carte étudiante. !#$%?&
objectif tour, bloqué!
Après plusieurs heures de marche, j’abandonne et retourne chez moi
déçu. Je repars avec plusieurs belles images
de l’endroit.
*******************************************************************************************************
Les années
ont passées, les explorations se sont accumulées, Dow, La Singer, les Hôpitaux
et églises, le Malting Plant, mais un doute persistait suite à cette
première visite qui fut un échec. Au mois d’avril 2008, j’ai reçu un courriel très encouragent
d’un M. Alouette;
« ...une
partie de la tour de l'UdeM était accessible il y a dix ans via la
bibliothèque de la santé. Une fois dans la biblio il faut prendre
l'ascenseur. C'est le dépôt des périodiques qui se trouve (trouvait) aux
étages supérieurs, dans le corps de la tour. Mais je doute en effet qu'on
puisse accéder tout au sommet…. »
Les périodiques en question:
L’ascenseur dont Alouette parle c’est celui-ci : qui demande
l’usage de clés pour aller à tous les niveaux de la tour. explorateur 0,
université 1!
L'Ascenseur qui est directement en face de cette caméra là. La seule camera
rencontrée à travers mes explorations était en plein en face de l’élévateur
qui mène au paradis de l'exploration... Misère! Les vrais pèlerins prennent l’escalier après tout non? Escalier! Où es-tu!
Mai 2008, depuis la lettre de M. Alouette, j'avais mis le projet sur hold. Un soir de
printemps, je mangeais une excellente bavette grillée au petit bistro « Au
coin G » du quartier Villeray, qu’entre deux bouchées j’ai dis à ma
blonde:
« Ce soir je m’en vais à l’Université, je sens que cette fois je vais
trouver le chemin...» Il y avait près de quatre ans que j’y étais allé, j’avais la
certitude de réussir ce soir la.
Comme d'habitude je passe par le bel escalier en colimaçon, arrivé en haut,
étrange, tout l’étage et ce secteur est en chantier, Bien
allons-y!
Comme la porte est bien
''FERMER
''... dire que l'on est dans une université. Accès interdit?
est-ce une faute aussi? La porte est toute verte tant
qu'à y être? Oui, elle s'ouvre ! Et j'ai soixante-et-onze! :-/
Hé! C’est un chantier d’amiante cool! Allons voir.
Nous ne sommes pas ici pour ça, continuons!
Une salle
d’informatique vide d’étudiants, éclairons la place un peu...
Avec tout ça, je me dirige comme il y a quatre ans dans le même cul-de-sac
et je ne trouve toujours pas l’escalier de la tour.
Bon retournons au chantier alors. …
C’est un chantier du Centre d’apprentissage Cliniques Pavillion
Roger-Gaudry, exécuté par DMA, BPR, DESSAU, DEMVAR. Nous étions dans
le bon vieux temps! Bonjour commission Charbonneau !
En
parcourant le chantier qui n’avait pas grand chose à offrir de plus, j’ai
décidé d'aller sur le toit pour la vue.
Le ciel est sombre et sans détail, mis à part le pavillon
et la tour. Justement elle! La Tour! Je commence à penser que
c'est peut-être comme les maisons à la campagne; la porte d’en avant barrée
et la porte d’en arrière grande ouverte !?
Hé oui… comme à la
campagne en deux pas je me retrouve magiquement au niveau 10, et comme dans
le plan il y a au coin sud-est un escalier qui monte le long de la tour et
un ascenseur!
L’ascenseur fait la navette du 9e au 21e étage, c’est
l’ascenseur dont je parlais plus tôt.
1à1
explorateur-université!
Je n'irais pas jusqu'à monter
les marches à genou, mais, let's go!
L’escalier qui est en
tire-bouchon n’est pas rond comme sur le plan, il est carré. Tout au long de
ses 13 étages, toutes les portes qui mènent aux précieuses archives sont
toutes bien verrouillées. Heureusement!
INFO-QUIZ!
Que
trouve-t-on dans la tour du Pavillon Roger-Gaudry ?
Le Pavillon Roger-Gaudry s'élève sur 21 étages, la tour
seulement mesure 53 mètres. Le Service des archives de l'Université
entreposent ses collections aux étages 13, 14, 17, 20 et 21, et la
Bibliothèque des sciences de la santé occupe la plupart des autres étages.
La coupole, à laquelle on accède par un escalier, devait à l'origine
accueillir un télescope : aujourd'hui, elle abrite l'antenne d'une station
radio montréalaise.
http://www.umontreal.ca/infogen/en_bref/faq/mysteres.html
24,000 boîtes!
Ce que le directeur des archives décrit comme le «lieu de la
mémoire institutionnelle» compte 24,000 boîtes de documents qui
totaliseraient, si on les mettait côte à côte, quelque 8,1 kilomètres de
papiers. Ces boîtes, conservées en partie dans la tour du Pavillon
principal, contiennent des documents datant de différentes époques. Les plus
vieux remontent à 1601. Il y a certainement de nombreux trésors dans ces
boîtes, mais aussi une quantité de choses dont la durée de vie utile est
terminée. «Il faut faire un ménage pour éliminer ces documents encombrants
qu’il n’est plus nécessaire de conserver», dit le spécialiste.
http://www.forum.umontreal.ca/numeros/2000_2001/forum_00_09_05/article11.html
En été, il fait 37 °C dans la
tour du Pavillon principal, explique l'adjointe au directeur. Avec une
chaleur pareille, les papiers jaunissent et à la longue ils deviennent très
fragiles ou inutilisables. "La seule solution, et de loin la moins coûteuse,
est d'assurer une température appropriée aux documents." Le hic? Il en
coûterait 15 000 $ pour climatiser, de juin à septembre, les étages de la
tour où sont archivés les fonds. Et l'Université n'a pas cet argent. Pour
Denise Pélissier, le manque de ressources financières ne fait pas de doute,
mais le besoin demeure. "Si le toit s'effondre, se pose-t-on la question de
savoir si l'on va le réparer? Dans le cas des archives, on n'a pas plus le
choix: notre patrimoine est en jeu!"
http://www.forum.umontreal.ca/numeros/1999-2000/Forum99-09-27/article04.html
Un
couple de faucons pèlerin a élu domicile sur la tour de l’UdeM
Un nichoir à faucons a été installé sur le sommet de la tour
du pavillon Roger-Gaudry de l’Université de Montréal afin de favoriser la
fécondité du couple de faucons pèlerin qui y a élu domicile.
Ève Bélisle, ornithologue amateure et associée de recherche au groupe de
recherche en calcul thermochimique de l’École Polytechnique a eu l’idée de
cette installation en observant les faucons de sa fenêtre. « Ce couple de
faucons fréquente l’UdeM depuis plusieurs mois et comme les autres faucons
urbains, ils nichent au haut d’un édifice qui ne comporte pas de cavité
permettant d’abriter leurs œufs. En consultant des experts, j’ai réalisé
qu’on pouvait les aider à fonder une famille. »
Mme Bélisle a rapidement reçu l’appui du professeur David
Bird de l’Université McGill, de la directrice du département de sciences
biologiques de l’UdeM, Bernadette Pinel-Aloul, du Centre de conservation de
la faune ailée en plus de la direction et des employés de la Direction des
immeubles, notamment du régisseur du pavillon Roger-Gaudry, Gaétan Ross.
Le faucon pèlerin compte parmi les espèces vulnérables du
Québec. On estime qu’une dizaine de couples nichent dans la région de
Montréal.
http://www.lesactualites.ca/?section=babillard
Arrivé au niveau 23, la dernière porte : celle qui mène à la prochaine
étape, là ou la tour est escarpée et forme un pallier, voir
Plan coupe C-C du dessin. Étrangement
l'ouverture qui mène au dernier étage est rond, comme sur les plans. Et
toute la cage d'escalier rectiligne a un look 1950 et est entourée de murs
de blocs de
béton et non de terre cuite. Est-ce qu'il y aurait déjà eu un l'escalier rond
comme sur les plans dans le passé ?
La poignée est barrée! #$%?&*! Mais elle ne clenche pas ? Étrange, elle
s’ouvre en tirant comme la porte d’une station de Métro.
Bienvenue au 23e étage!
ce n'est
pas ce que vous pensiez ? moi non plus.
c'est pas
mieux par là.
c'est un
gros système de ventilation. Qui pourrait faire arrêter les archives de 1601
de jaunir.
Bon rien
d’impressionnant, c’est une salle mécanique bien standard avec de
vieilles fiches de relevés périmées.
Nous avons vite fait le tour, il faut monter plus haut, par où? Par cette
porte barrée, bien barrée! NON!! Après tout ces efforts et cette chance, il
y a certainement moyen de monter plus haut.
La théorie du « comme à la campagne » à toujours sa place, même à 200’ dans
les airs. S’en est déconcertant, une porte barrée qui a sa propre porte d’en
arrière, Merci Ernest Cormier de me faciliter la vie.
Ce petit escalier nous dirige vers une vaste salle sombre aux murs en
bloc de terre cuite. Il est possible de reconnaître les plus hautes lignes
art deco de la tour. Un système de ventilation géant et désuet trône au milieu
de l’endroit
Flocage
amiante? Oui.
Continuons!
Il n’y a
pas d’échelle en fer mais un escalier en véritable spirale pour l’ascension
finale :
Direction
la coupole, est-ce qu’il faut encore se croiser les doigts ?
Non, ça monte directement et les lumières sont allumées, Parfait, faisons la
visite à Gino le "gardien" non… faisons la visite de l'explorateur chanceux.
On distingue le dôme! Succès!,
non presque, il faut faire aussi bien que la journaliste de The Gazette.
2à1
explorateur-université!
Visite du
Dôme:
-La
Structure du Dôme est entièrement construite de bois résineux. Nous
découvrirons plus tard que ce type de structure de bois se cache sous
plusieurs éléments architecturaux en cuivre à
l’UdeM.
-Le dôme
était,
comme vous avez surement remarqué, recouvert de carreaux en cuivre à la belle
patine verte. La couverture en cuivre à été refaite récemment.
- Trois
antennes de télécommunication, et plusieurs petites y sont installées
- La salle de télécom
- Et ici
on se trouve dans l'autre, et oui la porte s'ouvre.
-Le Dôme loge aussi un
Cendrier avec des mégots récents… Premièrement il est interdit de fumer dans
l’université, et deuxièmement fumer dans un dôme en vieux
bois sec ce n'est pas la meilleur idée...
-Les
ampoules du fanal sont des 620W
fanal de rechange
- Il y a
plusieurs louvres et bouches d'aération,
Mais
surtout il y a : Un petit escalier qui mène à la dernière étape!
Misère encore une affaire tout croche!
3à1 explorateur-université!
Maintenant, La cerise sur le Sundae!
Belle vue d’en haut mais quel vent aussi.
Les antennes radio interfèrent avec la camera,
agrandissement d'une des images pour voir l'interférence
C’est maintenant le
temps de redescendre.
J’ai écrit à Peggy Curran du journal The Gazette suite à mes visites en haut
de la tour pour lui faire part de la facilité déconcertante, pour un
explorateur, de monter en haut de la tour de l'université de Montréal. Je
n’ai jamais eu de réponse à mon message.
Il m'aura
fallu 4 ans pour trouver la solution à cette tour d'explorations et 5 ans
pour trouver le temps de la partager avec vous cette visite. Si vous êtes
aussi patient à voir les suites de mes explorations, je vous assure que le
meilleur est à venir, reste seulement à mettre en page et mes plus belles
explorations.
Poursuivez la
visite!