Canada Malting Co ltd.

1905-1985

 

 

   

 

      Cette usine de maltage fût construite en 1905 à une époque ou le canal de Lachine était la plus grosse zone industrielle au pays. À cette époque, tous les bateaux devant se rendre aux Grands Lacs devaient inévitablement passer par le canal. Par train ou par bateau, l’usine de maltage était située à un endroit de choix autant pour l’apport de matières premières l’orge, que pour l’envoi de son produit transformé : l’orge malté.

        La fermeture du canal à la navigation dans les années 1960 porta un coup à la compagnie qui venait d'agrandir ses installations avec l'ajout d'une nouvelle section et des silos en béton. C'est ainsi qu'en 1985 les activités du 5052 Saint-Ambroise cessèrent en faveur de la nouvelle usine du Canada Maltage au quai Bickerdike du port de Montréal. Depuis ce temps, l’ancienne usine se détériore au point d'être devenue pratiquement irrécupérable. En effet l’endroit étant laissé ouvert aux éléments naturels, les infiltrations d'eau ont fait de graves dommages à la structure du bâtiment. Celle-ci a la particularité d'être faite entièrement de briques : murs porteurs ainsi que les planchers. Des colonnes en fonte servent de support à l’intérieur. Le mortier de la structure est en si mauvaise condition qu'à de nombreux endroits on se demande s'il y en a encore. Les briques tiennent en équilibre par elles-mêmes, souvent elle se détachent et tombent par grandes plaques.

 

 

                    

 

    Ce site est le dernier endroit en Amérique du Nord avec des silos construits en briques.  Ces silos ont une valeur patrimoniale importante tout comme la façade du bâtiment qui offre un plaisant jeu d'arches et de corniches en brique. Plusieurs éléments architecturaux ressemblent à ceux de la Singer Co. of Canada ltd à Saint-Jean-sur-Richelieu. Malheureusement, ces bâtiments ont été construits pour du procédé avec la machinerie intégrée à même la structure, rendant tout démantèlement ou recyclage des lieux impossible à réaliser sans défigurer les lieux.

   

    Le procédé de transformation de l'orge en malt nécessite plusieurs étapes : mouillage du grain dans de larges cuves, germination dans des allées de germination, séchage dans des fours et broyage du malt en farine. Tous les équipements nécessaires sont encore sur place rendant la visite intérieure du bâtiment intéressante. Par contre, quiconque s'étant déjà aventuré sur le terrain a remarqué l'odeur très forte et nauséabonde qui baigne les lieux.  Cette odeur provient du grain et du malt présent en grande quantité partout dans le bâtiment. Cette matière organique, source d'émanations fétides, se décompose inexorablement depuis plus ans.

 

   

 

Saiko,1996

 

       En 1994 l'endroit était encore intact, comme au moment de sa fermeture. Mais en 1996 un graffiti réalisé par SAIKO invita les graffiteurs à venir couvrir l'endroit de graffitis. En peu de temps pas un pouce carré n'était intacte. Pour accéder au-dessus des silos et faire son carnet d’invitation géant, Mr. Saiko dut monter un très bel escalier en tire-bouchon, puis grimper un assemblage maison de 3 échelles attachées avec de la corde. Tout faux pas ou perte d'équilibre garantissait une douloureuse chute de 4 étages.

 

       

      Fait à noter, le Canada Maltage possède une vieille version d'un ascenseur peu commun : le Humphrey Man-Lift, ( voir www.humphrey-manlift.com/  ) un ascenseur à courroie, que l'on utilise en montant sur une palette guidée par des rails... sensations fortes garanties. À Montréal quelques endroits possèdent encore des Man-lifts fonctionnels.

 

    Le Canada Maltage est maintenant un symbole le long du canal de Lachine et un point de repère pour beaucoup de cyclistes. Son apport important à l'époque industrielle passée et ses silos de terre cuite en font un symbole de l'époque industrielle du canal. Par contre, la maintenance négligée donne peu de potentiel de recyclage et le terrain a sans doute une plus grande valeur que le bâtiment lui-même. Coincé entre deux parties de la brasserie McAuslan, nuisant au développement résidentiel, il ne serait pas surprenant qu'il ne fasse bientôt plus partie de paysage. 

 

          

 

 

 

                                                                                                         

 

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